Le VIGNOBLE et le TRAVAIL de la VIGNE

  • Le VIGNOBLE du MOULIN à VENT



  • Le vignoble planté quasi exclusivement en cépage "Gamay"occupe tous les coteaux ouest de la commune. Ce cépage bourguignon , de raisin noir à jus blanc, tire son nom du village de Gamay situé entre Chassagne-Montrachet et Puligny- Montrachet en Côte d'Or.



    Exposé est sud-est il s'étale entre 250 et 400 mètres d'altitude bénéficiant ainsi d'un bon ensoleillement. Le sous-sol est issu de la désagrégation du granite de Fleurie. Il se forme en arènes de sables granitiques friables et roses. Le sol bien que peu profond est riche en oligo-éléments, dont le manganèse dont on soupçonne l'influence dans la qualité des vins. Quinze zones de production sont répertoriés : les Carquelins, les Rouchaux, Champ de cour, en Morperay, les Burdelines, la Roche, la Delatte, les Bois Maréchaux, la Pierre, les Joies, Rochegrès, la Rochelle, Champagne, les Caves et les Vérillats. L'ensemble du vignoble est dominé par le vieux moulin à vent qui a donné naturellement son nom au crû produit sur ses coteaux.

    Vignoble célébre dans lemonde entier

Voir aussi :


Décret du 26 Novembre 2004 relatif aux appelations du Beaujolais


Décret du 26 Novembre 2008


  • Le travail de la Vigne







  • C'était encore le temps d'un labour fait avec la plus belle conquête de l'homme. Le cheval, moteur à crottin, polluait moins que le moteur diesel.












                           Autrefois le piochage se faisait à la main et toute la famille participait.





    Dans le vignoble l'unité de surface la plus répendue était " la Coupée". A l'origine cela correspondait à 791 m² et à 1200 ceps, puis progressivement le nombre de ceps a été ramené à seulement 800 . C'était la surface qu'un homme travaillait à la pioche traditionnelle à deux dents en une journée.


    Pendant la saison d'hiver, après la taille, les viticulteurs mettaient en oeuvre l'invention de Benoit Raclet. Ils procédaient à l'échaudage de la vigne. Cette opération consistait à arroser le cep avec de l'eau très chaude, à environ de 70 à 80°. Pour ce faire ils disposaient de chaudières généralement en cuivre qui permettaient de chauffer l'eau. L'arrosage se faisait avec de petites bouilloires à double parois. Au centre une sorte de cheminée pour le charbon de bois qui brûlait dans la bouilloire



    Plus tard dans la saison, il était aussi nécessaire de protéger la vigne contre le mildiou et l'oïdium à l'aide de solution de sulfate de cuivre, communément appelée Bouillie Bordelaise




    Mais la vigne ne craint pas seulement les parasites. D'autres risques peuvent venir du ciel et anéantir une année de travail en quelques minutes. La grêle est pour le vigneron un fléau terrible. Aussi très tôt les scientifiques ont cherché des solutions pour éviter cette catastrophe. L'opération consiste à envoyer des fusées contenant des charges de iodure d'argent dans les nuages pour provoquer la pluie avant que l'eau ne se transforme en glace. Le procédé n'est pas garantie à 100% par les fabricants.


    Pour envoyer ces fusées on utilisait un canon paragrêle. Nous n'avons pas connaissance d'une carte de ce type pour Romanèche


    Aujourd'hui il est possible de voir un de ces canons au Hameau du vin , à la gare de Romanèche-Thorins.



    Qui pourra nous dire aujourd'hui pour qui travaillait François Julliard et sa jument Cocote ?


    Mais prenons les choses dans l'ordre. Avons de labourer, traiter, tailler, "moucher", vendanger, et autre travaux, il faut avoir planté la vigne. La destruction du vignoble par le phylloxéra au XIX ème siècle a conduit les vignerons a ne planter que des plants de cépage greffés sur des portes greffes de plants directs "américains" , plus résistants aux maladies. Le métier de "greffeurs" était né. Il y a eu des écoles spécilisées. en témoigne le document ci dessous.

    Aujourd'hui, c'est beaucoup moin poétique, les machines ont remplacées les mains expertes de ces dames.





  • Les VENDANGES
  • Deux très belles cartes dont les clichés ont été réalisés à quelques minutes d'intervalle. Le propriétaire Mr Desmarquet du Clos du Moulin à Vent, surveille les vendanges



    Trois clichés de l'enfant du pays Benoit Chuffin. On remarque l'excellence de la mise en scène. Noter l'attelage avec un boeuf devant le char des vendanges. Celui de droite a été repris par Ph. H. Romand Editeur à Mâcon.


    Le dos ce cette carte est très intéressant pour nous. Il nous apprends que en janvier 1907, Benoit Chuffin était militaire, télégraphiste au fort de la Drette à la Turbie au dessus de Monaco. Son ami E. Dutrève pense qu'il doit reconnaître quelques personnes figurant sur cette photo.


    Une indication manuscrite sur une carte appartenant en Mr Jean Combier nous apprends qu'il s'agit du repas des vendangeurs de l'équipe du Dr Resmond, aux Thorins. le Chef d'équipe assis à gauche coiffé d'un canotier est Jean Marie !

    La hotte à dos d'homme n'apparaît sur aucune photo et les porteurs transportaient la vendange dans des bennes à l'aide d'une barre de bois et de deux cordes passées sous les poignées de la benne. Souvent ces cordes étaient remplacées par deux anneaux d'osier tressé.





                                                                                               Problème de réédition: Inversion de la photo, quel est l'original ?

                                                                                      Vendanges 1954, Raymond Siffert avec son cheval monte la côte du Moulin à Vent

    Trois cartes photos de la collection R. Bouzereau représentant la rentrée de la vendange au Chateau du Moulin à Vent. Ci après quatre cartes de la propriété de Mr Johannès Sambin. A gauche aux "Grands Fers" à Fleurie , à droite aux "Bruyères" sur Romanèche.

    L'homme au canotier, que nous devinons, n'est autre que le propriètaire du vignoble: Mr Sambin



    Et quelques cartes du Beaujolais pour illustrer le portage de la vendange.




    Et pourtant dès 1910 le hotte en osier tressé était utilisée en Bourgogne, en atteste cette carte postale




    Nous avons remarqué que le transport du raisin était fait par des chars à boeufs. Il semble que ce soit la règle dans le Beaujolais. Le cheval était-il réservé aux travaux nobles comme les labours ? Ou bien les viticulteurs, souvent aussi agriculteurs ne pouvant entretenir un cheval, utilisaient les boeufs ou les vaches pour tirer le chars de vendanges. ces quelques cartes du Beaujolais montrent des attelages de bovins



                

    Quelquefois, une carte postale est aussi utilisée comme étiquette pour la mise en bouteille. Les anciens reconnaîtrons peut être Henri Bonnerue à la hotte et son épouse Jeanne Farget, ainsi que sa mère. Ce cliché a été réalisé à la Croix des Guillates


    Parfois, l'éditeur commet des erreurs. Cette carte ne représente pas Romanèche Thorins. On reconnaît facilement le clocher de Chénas. Cette carte a été rééditée "colorisée" avec la même erreur.



    Faire les vendanges n'est pas de tout repos. Au soir d'une journée de dur labeur, un bon repas est toujours le bienvenu. Ces clichés qui ne semblent pas être de Romanèche, ont certainement été réalisés dans une propriété importante vu ne nombre de vendangeurs. le personnage au chapeau de paille, debout au fond de la photo devant la porte est probablement le photographe. En effet il est très souvent présent sur des photos prises dans le Beaujolais et le Macônnais. Est ce Mr Lémonon ?



                

    Malgré la pénibilité du travail, qui n'a pas gardé un bon souvenir des vendanges.....et combien de mariages se sont conclus après les vendanges. Mais parfois dame nature glissait un grain de sable dans la marche du temps, et des vendanges, que nenni! Le texte de la carte ci-dessous nous indique que le 1er mai 1938, il a gelé très fort à Romanèche-Thorins. Si le rédacteur de cette carte n'a pas exagéré il aurait gelé à -8°C!



  • Le Cuvage et les caves
  • Curieusement les cartes postales de Romanèche-Thorins concernant le travail au cuvage et en cave sont rares


    La carte de gauche et la carte triple concerne la propriété Desmarquet au Moulin à Vent. On reconnait à gauche Mr Desmarquet et son fils. Les autres cartes ont été réalisées dans le Beaujolais.


    Ci dessous, à gauche pressurage au cuvage des "Grands Fers" à Fleurie, à droite cuvage de la gare propriété de Mr Johannès Sambin

    Ci dessus deux vues du cuvage du château Bloud aux Thorins. La carte de droite a servi de carte de voeux à Benoit Chuffin. Ces voeux étaient adréssés à Mr Jean Desmarquet négociant en vins installé à Amiens.



    A gauche un pressoir dit" pressoir grand point". Il est possible dans voir un en très bon état exposé au Hameau du Vin à la gare de Romanèche, Photo de droite.


    Après le pressurage ,il faut mettre le vin nouveau en " pièce ", et ensuite le stocker dans des caves appropriées pour qu'il se conserve et s'améliore...........

    Après les vendanges tous producteurs sont dans l'obligation de faire une "déclaration de récolte". Voici un exemplaire de ce document datant de 1934

  • Les Tonneliers
  • Sur la place du Bourg nous avons déjà rencontré l'atelier Paquier. Mais ce n'était pas le seul tonnelier de Romanèche-Thorins. Bizarement on ne trouve pas de tonneliers sur les listes des commerçants et artisans du début du siècle. En 1928 il est fait mention de 3 fabricants. Pourtant nous avons la preuve que des ateliers de tonnellerie existaient bien à Romanèche-Thorins. La tonnellerie Paquier existait en 1906 et en 1912 on faisait des photos chez Mr Frasson. Si vous possèdez des photos sur ce thème, n'hésitez pas à me contacter.


                

    Le métier de tonnelier était très répendu en Beaujolais, en témoigne ces cartes de tonnelerie de Corcelles et du Macônnais


    Une conséquence imprévue de l'ouverture de la ligne de chemin de fer du PLM en 1854, a été une baisse d'activité des tonneliers. En effet avant l'arrivée du train les tonneaux vides n'étaient que rarement retournés à l'expéditeur. Ce ne fut plus les cas avec le train. Les artisans tonneliers ont disparu, mais une entreprise a prospéré à la Maison Blanche:la société Dargaud puis Dargaud-Jaeglé.


  • La Distillation



  • La production de vin a pour corollaire la production d'alcool, donc l'existence du métier de distillateur. Il ne faut pas oublier que jusqu'en 1959 exitait en France un droit de distillation transmissible par héritage: le "Privilège". A côté des distilateurs intallés, existait des artisans distillateurs mobiles. L'alambic se déplaçait de village en village. On doit à Robert Bouzereau d'avoir conservé une photo de l'alambic installé sur la place de l'église. Comme quoi l'alcool et l'eau bénite faisaient bon ménage!


                

    Sur ces deux clichés de Benoit Chuffin, d'un alambic de bouilleur de crû on reconnaît Mr Chuffin père, à gauche accroupi, en sabot , fumant la pipe. C'est encore lui sur le cliché de droite. La carte de gauche a été postée à Romanèche en 1909, celle de droite qui date aussi des années 1900, postée à Pontanevaux le 28 février 1939 seulement. Cela montre qu'il faut être prudent, le cachet de la poste ne représente pas toujours l'époque de la prise de vue.


    Ce dernier cliché de Benoit Chuffin a été pris chez son père sur la route du Moulin à Vent.Pour qui distillait Mr Chuffin père ? L'alambic selon une source bien informée qui a habité plus tard la maison Chuffin, était installé dans la maison familiale sur la route du Moulin à Vent





    Le métier de distillateur était florissant à Romanèche à la fin du XIXème et début du XXème siècle.


    en 1877 on dénombre quatre distillateurs : Mrs Goy ; Lombard; Rérieux; Robert.


    en 1885 Ils étaient cinq : Chamonard; Crozet; Jandard; Lombard et Robert.


    en 1906 Ils étaient huit : Baritel; Burtin; Chamonard; Crozet; Jandard; Lombard; Robert fils et Jacoulot


    en 1929 Ils n'étaient plus que trois : Crozet; Jacoulot; Jandard.


                             

    La maison Chamonard ne distillait pas que des alcool de vin, l'absinthe, boisson à la mode , faisait partie de sa production. Appréciez l'origine de la marque de Chamonard.

                

    Même les viticulteurs faisaient commerce de leur production de "Marc Vieux de Bouregogne"!

    Pour stoker l'alcool une bonbonne protégée fait l'affaire. La maison Bonnet simple distributrice ? ou fabriquante ! Quelle est la position de la société "Bas & Perdrix".


  • Le Négoce du Vin



  • Pour écouler toute la production du vignoble, il était nécessaire d'étendre la zone de vente. Pendant longtemps la région de production, Paris et Lyon ont été les grands points de consommation. Mais pour assurer une commercialisation correcte il était nécessaire d'avoir des structures adaptées. C'est ainsi que les sociétés de négoce et de courtage sont apparues.



    La maison Claudius Foillard à la Sambinerie


    D'autres tout en étant producteurs exerçaient aussi en paralèlle le métier de courtier et de commissionnaire en vins. C'est le cas de Mr Vincent dont nous possèdons une carte professionnelle ainsi qu'une photo en militaire.


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