Une citation de Léon FOILLARD constitue un excellent préambule
"Ce village n'est ni étendu, ni très peuplé. Pourtant sa renommée est grande dans le Beaujolais, et partout où l'on sait << humer le piot >>. Son nom de Romanèche-Thorins, d'origine latine, et même ligure, d'après les érudits, sonne comme une fanfare aux coeurs de tous ceux qui ont le palais sensible et voluptueux , car c'est le vénéré Moulin à Vent, qui domine et qui protège l'armée innombrable de ses ceps".
Romana-Esca était une station relai aux temps des romains. Son nom apparaît au IXème siècle parmi les titres de dépendances de l'abbé de Tournus
Quant à "La Maison Blanche", son nom viendrait dit-on d'une ancienne auberge située le long de la voie romaine qui reliait Lugdunum à Bibracte. La maréchaussée y faisait halte et y disposait d'une cellule pour enfermer les prisonniers.
Mais c'est au XVII siècle que selon l'histoire le nom de Romanèche-Thorins fit son entrée à la cour du roi de France. Un vigneron nommé Claudius Brosse, après un voyage de 33 jours parvins à la capitale avec son char à boeufs , chargé de futaille pleine de vin des coteaux des Thorins. Un jour où, selon la légende, il s'en fut à Versailles, il eut l'heur d'attirer l'attention du roi Louis le Quatorzième en personne. Il lui fit goûter et finalement agréer son vin pour la cour de France.
Bien qu'il ne s'appela pas encore Moulin à Vent, il ne fut construit que plus tard, le vin des Thorins avait acquis ses lettres de noblesse qui firent sa renommée.
Jusq'en 1872, la commune s'appelait Romanèche. A cette époque le vin des Thorins était très connu alors que les vins de Romanèche........... C'est par décret, signé à Versailles, que le 29 juillet 1872 le gouvernement d'Alphonse Thiers autorisa le changement de nom en accolant à Romanèche le nom du hameau le plus connu parmi les quinze hameaux de la commune.
Au fil du temps la population du village a beaucoup évoluée. Sans remonter au moyen age on relève les populations suivantes.
- 1877 : 2 747 habitants
- 1885 : 2 526
- 1889 : 2 254
- 1901 : 2 396
- 1906 : 2 395
- 1911 : 2 397
- 1917 : 2 307
- 1928 : 1 713
- 1933 : 1 661
- 1962 : 1 825
- 1968 : 1 915
- 1975 : 1 801
- 1982 : 1 699
- 1990 : 1 710
- 1999 : 1 717
Les cartes postales anciennes nous apportent de nombreuses informations sur l'histoire des villes et villages. Dans la période 1890 - 1914, tout était motif à photographies et celles ci se transformaient très souvent en cartes postales. C'est ainsi qu'il est courant de découvrir des cartes postales des rues, des commerces, des monuments, des fêtes et manifestations diverses, de funérailles de personnages connus, de métiers etc.......la liste est sans fin.
Sans vouloir refaire l'histoire de la carte postale, citons quelques phases essentielles.
-Naissance de la carte postale en 1869 en Autriche
-En France pendant la Guerre de 1870/1871 des cartes de la Sté de Secours aux Blessés circulent gratuitement.
-Le 20 Décembre 1872 L'assemblée nationale vote un texte autorisant l'emploi de cartes postales. Ces cartes non figuratives étaient
pré-affranchies à 0.10 francs pour une destination dans la même ville ou à 0.15 francs pour toutes autres destinations.
J'ai la chance de posséder une telle carte, postée à Mâcon le 21 août 1875, destinée à une personne de Romanèche-Thorins
où elle est arrivée le 22 août. La poste était très performante à cette époque. Les cachets postaux en attestent et le cachet
à gros chiffre 2152 est celui de la poste de Mâcon.
Qui se souviens aujourd'hui que, jusqu'en 1860 la Saône et Loire était le département 70. C'est la création des Alpes Maritimes,
lors du rattachement du comté de Nice, qui a décalé tous les numéro au dessus du 06. La création des deux départements des Savoies
à la même date décala aussi les N° supérieurs à 72.
Lors de l'apparition des premières cartes figuratives , le dos était réservé à l'adresse, le cliché sur la face n'occupait qu'une partie de la carte pour laisser la place au texte. Ces cartes sont connues sous la dénomination de " carte précurseur " .
-En 1903, en France le dos de la carte est divisé en deux , à droite l'adresse du destinataire et le timbre, à gauche le texte. Mais la place du timbre n'était pas définie, c'est pourquoi on trouve de nombreuses cartes avec le timbre collé sur la face figurative. Souvent ces timbres cachent un détail important de la photo.
Romaneche-Thorins a bénéficié de circonstances exceptionnelles, avec la présence sur son sol d'un passionné de photographie, qui a "mitraillé" la commune et a édité un grand nombre de cartes postales. Chose exceptionnelle il ne s'est quasiment jamais contenté de photographier des rues désertes ou des "natures mortes". Il a le plus souvent possible associé la population à son art. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore on identifie très facilement les clichés de Benoit Chuffin.
Hormis Benoit Chuffin, de nombreux photographes et éditeurs se sont intéressés à Romanèche-Thorins. Le plus ancien est sans conteste Dotta de Thoissey à qui on doit les premiers clichés vers 1899-1900. Ensuite on rencontre : Belin de Villefranche dès 1900-1902, Bourgeois Frères de Châlons sur Saône ( B.F.); Lémonon, puis Lémonon Frères et Lémonon-Ducoté de Mâcon, la librairie Chambion de Villefranche sur Saône, Bonin, Charvet, Petit, Prost, Romand, Bredillet, Bertrand, Prudon, Crozet, Faverges, Frasson, Gaillon, Cellard, E.L.D., Éditions "HRM"de Mâcon, et les romanèchois, Cotillon, Tournissoux, édition Bromure, Juvanon à Belleville, La Cigogne, sans compter les particuliers qui ont fait faire des cartes postales à leur usage, comme Mr Desmarquet et bien d'autres sous forme de cartes photos.
Surtout n'oublions pas le géant de la carte postale, Jean Combier. Le fondateur de la société débuta très jeune en 1907 comme photographe. Au début il vendait ses photos à des éditeurs imprimeurs avant d'éditer et de faire imprimer ses propres photos. En 1922 il crée à Mâcon son imprimerie et développe la carte postale. La société Combier fait aujourd'hui partie du groupe Editor.
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